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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 10:15





Les petits bonheurs

Alors que je viens de créer une nouvelle rubrique qui, je crois, a amusé certains, aujourd'hui l'envie me prend d’en créer une autre, quitte à passer pour une fille qui ne peut s'empêcher de se disperser quelque peu.
Cette rubrique me tient plus que toutes,  à cœur, puisqu'elle est, de par ses tout petits riens, l'essence même du vrai bonheur, une vie florissante, odorante, délicieuse, une vie faite d'émotion, de sentiments, de passion, de beauté, une vie bien remplie !
Je vous ai déjà parlé des petits bonheurs, ces toutes petites choses qui habillent nos vies et que parfois, pour diverses raisons, nous oublions de voir.
Je ne pense pas que cette naissance soit tout à fait hasardeuse à ce moment de ma vie.
En ce moment, je retrouve le goût de touts ces petits instant bénis, enfin, après tant d'années d'errance, je  les déguste à nouveau et prends le plus indicible plaisir à les chercher, voire aller les dénicher tout au long des jours.
Pour inaugurer cette nouveauté, quel crève-cœur ! Je vais devoir choisir entre 1000: UN petit bonheur.
Vous me savez bavarde et peu encline à choisir, en bonne gourmande que je suis, c'est toujours : fromage ET dessert.
 
J'hésite : peut-être le dernier, celui qui est encore la, tout frais dans mon esprit, tout neuf dans mon cœur, tout vif dans mon corps ; ou, non pas un des premiers, mais celui qui m’aura permis de regarder le monde, regarder l'alentour, d'une manière qui m'est propre, avec ce regard attendri qui remonte tout droit de mon enfance.
 
Puisque vous raconter ces bonheurs, c'est vous raconter une histoire, je vais vous conter d'abord, peut-être pas le début mais tout au moins ce qui a déclenché chez moi cet épicurisme particulier que, depuis, je cultive en  mon jardin secret.
 
C'était il y a quelques années, en Bretagne, dans un petit village, qui a pour nom Argenton en Landunvez, un petit village partagé entre terre et mer, niché dans le Finistère au bord de la mer d’Iroise. La seule évocation de cette campagne côtière fait remonter en moi des myriades de petits bonheurs.
Vous le savez, je plonge, et alors, je n'avais pas peur de tremper mes palmes dans l'eau fraîche et vivifiante des eaux partagées de la Manche et de l'Atlantique.
J'ai trouvé sur la cale d’Argenton, j’ai vécu sur la cale d'Argenton de bien jolies histoires amicales dans le partage d'une passion commune : les dessous de l'océan...
Un jour, j'ai fait connaissance d'un homme moniteur de plongée, qui, lassé du rôle de formateur, lassé des plongées promenades, s'est pris de passion pour la biologie marine. Je vais vous raconter notre première plongée.
Alors que nous étions sur le bateau, Patrick, le responsable du club, a défini comme à l'habitude les  palanquées. Je n'avais pas remarqué, alors que nous commencions à descendre, la petite ardoise blanche qui surnageait, accompagnée d'un crayon, accrochée à tout l’harnachement de mon compagnon de plongée. Un autre détail m'avait échappé, mais celui-là je le garde pour plus tard...
Arrivés en bas, nous nous sommes posés tranquillement devant un petit mur plein de couleurs, oh, un pas bien grand, quelques mètres carrés qui au premier abord semblaient d’une bien agréable banalité.
C'est alors que commença, une plongée mémorable dan s le tout petit, dans ce qui ne devient visible que si l'on prend la peine de s'y pencher avec attention.
En plongée, il est un sens qui devient primordial : la vue, le regard.
Mon compagnon alors qu'il attirait le mien  afin de me décrire ce qui pour l'instant était inconnu à mes yeux, tourna vers moi un regard bleu, vous savez les filles, ce bleu, mers du Sud, dans lequel se noyer devient un délice. Moi qui attache tant d'importance au regard, je n'avais pas décelé sur terre ce regard surprenant qui maintenant illuminait le masque qui me faisait face.
La plongée dura environ 45 minutes, durant lesquelles nous n'avons pas bougé. Nous sommes restés devant ce petit mur et mon compagnon m'apprit, avec une charmante patience, à regarder ce que mon œil dans un premier temps, n'avait pas voulu voir.
Au fur et à mesure, il émaillait les gestes et les regards de quelques mots ou dessins noircissant la petite ardoise blanche.
Depuis ce jour, je n'ai plus jamais regardé la mer, la terre, les alentours, de la même manière. J'ai su adapter mon regard aux petits détails, à ce que d'habitude on méprise par manque d'attention. Depuis ce jour, mon troisième œil (mon objectif) s'en va parfois vagabonder dans des mondes surprenants qui n'attirent plus grand monde t ant ils sont  petits, ordinaires, insignifiants. Il me faut confesser une immense satisfaction alors que je plonge dans cette insignifiance et qu'elle devient un univers d'une beauté quasi impalpable que je capture humblement, l'espace d'un instant volé.
Cette plongée, certes un peu comme toutes les autres, reste un moment hors du temps, un moment qui, pour moi, s'apparente à une forme d'extase.
Plonger dans ce milieu qui n'est pas le nôtre, dans ce milieu qui nous tolère, dans ce milieu qui possède une puissance qui bien sûr nous dépasse totalement, relève du plus joli des miracles.
Plonger, c'est être humble, c'est être attentif, c'est appréhender les alentours de manière différente.
La mer est un monde en  mouvement où tout nous apparaît comme une découverte sans cesse renouvelée.
Un regard bleu azur, la biodiversité d'un rocher au bord de la mer d'Iroise resteront à jamais gravé dans ma mémoire et alors que je sortis de ce moment d'exploration, se gravai en moi cette délicieuse sensation de bien-être sans fioritures, simple, cette certitude d'avoir baigné dans le bonheur, un bonheur qui s'écrit en petites lettres, un bonheur à l'existence brève et éphémère, un bonheur qui, certes, s'écrit en petit, mais se vit en grand...









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Un Peu De Moi

  • : dépressive utopiste: isabelle
  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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