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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 17:55

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Il y a quelques jours, je vous ai promis une histoire. Elle avait lieu aux marquises. Elle racontait un changement de vie.

Mais voilà parfois la réalité rattrape la fiction et aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire bien moins  glamour, nul besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour que la vie nous en inspire le triste récit.

 

J’habite un petit village à côté d’Antony, un village banal, un village comme un autre peut-être même un peu plus calme que la plupart des villes alentour, un village où ,bon an mal an,  il fait bon vivre, pour une grande majorité de la population sauf …

 

Ces derniers jours,  le froid a sévi, la neige, du verglas, des températures très basses sont entrées dans nos quotidiens. Nous râlons, montons un peu le chauffage, sortons les pull-overs et les manteaux bien chauds et continuons à vivre.

 

Mais dans ce petit village du sud de Paris, il y a, tout près des pistes d’Orly, une cinquantaine de personnes dont de nombreux enfants, qui vivent à longueur d’année dans des caravanes.

Depuis quelques jours, les fils électriques qui courent sur le terrain, brulent  les uns après les autres étant incapable de fournir assez d’énergie pour chauffer toutes les caravanes.

Depuis quelques jours, les arrivées d’eau non protégées contre le froid, gèlent les unes après les autres, empêchant de pouvoir laver le linge.

 

La suite de l’histoire pourrait être : une belle solidarité de village, l’envoi de vêtements chauds, le don de vivres pourquoi pas, une intervention des pouvoirs publics afin que ces personnes puissent se chauffer correctement.

 

Mais il n’en est rien.

 

Ces gens sont des gens du « voyage », bien qu’ils soient sédentaires depuis des dizaines d’années, bien qu’ils séjournent sur la commune depuis des dizaines d’années, de génération en génération, ils sont devenus au fil du temps des parias. Et si la population, la mairie, les services sociaux les regardent d’un œil plein de méfiance, il y a ,en tout état de cause, de bonnes raisons.

 

Tous les bien-pensants, tous les bons Français travailleurs, tous les gens bien intentionnés à qui j’en parle ne tiennent tous à peu près le même discours :

Ils ne veulent pas s’en sortir, il n’y a aucune volonté de travailler et de sortir de cette ornière

Ils volent, ils boivent, ils ont trop d’enfants, ils vivent aux crochets du système, ils ne tiennent pas à être intégrés, ils sont assistés, etc., vous vous doutez que la liste des discriminations est très longue.

Et tous ces griefs futiles ou non sont le strict reflet de la vérité bien qu’émanant de jugements péremptoires.

 

Aussi, lorsque l’assistante sociale, râle pour donner des bons de gaz ou de vivres par ces grands froids et alors qu’elle m’expose de bonnes raisons pour ne pas faire diligence à la minute près, alors qu’elle me demande : « qu’en pensez-vous Mme Cassou ? Ai-je tort ? » ; Que lui répondre ?

La seule chose qui est aujourd’hui une  réalité tangible :

50 personnes dans une misère noire,

50 personnes livrées au froid,

50 personnes démunies, perdues, sans ressources,

17 enfants subissant quoi qu’il arrive la mauvaise réputation de leurs parents.

 

Ces personnes sont cloîtrées  dans leur caravane, commencent à avoir peur pour les enfants.

Certains d’entre eux sont malades et passent leurs journées emmitouflées dans des couvertures.

Leur moral est au plus bas, une d’entre elles m’a dit : « nous vivons comme des chiens, nous ne sommes pas des chiens ! ».

 

Je ne souhaite porter de jugement contre personne dans cette histoire.

 

Ces gens du voyage ne sont pas des saints, nombre de fois, ils ont été pris la main dans le sac ici ou là dans la commune, beaucoup d’entre eux ne travaillent  pas et se nourrissent de rapines et aides sociales.

Pourtant, lorsque la situation devient aussi tendue et dramatique, devons-nous leur tourner le dos sous prétexte qu’ils ne sont pas politiquement corrects ?

 

Non, vous n’êtes pas des chiens ...

 

 


 

 

 

 

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commentaires

É
<br /> <br /> Bonsoir Isabelle. C'est généreux à toi de chercher à les aider. je pense aussi que les pouvoirs publics devraient leur fournir un minimum de ressources pour vivre, à condition quand même qu'ils y<br /> mettent aussi du leur et arrêtent les rapines... Bisous<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Il va nous falloir les uns et les autres nous garder d'opinions hâtives sur une situation qui s'affiche sous nos yeux et nous inspire compassion ou répulsion coléreuse. les gens du voyages vivent<br /> selon une philosophie qui leur est propre. Il va falloirque chacun fasse un bout de chemin, l'éternel question de l'imigration...<br /> <br /> <br /> <br />
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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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