Encore une bonne journée, renforcement musculaire avec deux altères de deux kilos pour commencer. Les sportifs : « je vous demande de vous taire » et d’arrêter de vous marrer, les sédentaires comprendront aisément les brûlures musculaires qui s’en suivirent, surtout quand l’on est comme moi une grande de sportive devant l’éternel !
Une petite séance de kiné à sec, pour suivre, qui a consisté en 5 minutes de patrouilles, pas désagréables au demeurant et 25 minutes d’attente et de lampe soi-disant à infrarouge. D’évidence, ça ne peut pas faire de mal, mais je ne suis pas certaine non plus que ça fasse vraiment du bien. Du coup je fais changer toutes mes séances de kiné et demande à ce qu’elles soient faites en piscine.
Petite séance chez la psy où je fais le point sur mes perturbations alimentaires datant de mes 8 ans, énumérant les 1000 et 1 régimes aux suites improbables que je me suis et que l’on m’a infligés tout au long de ma vie, tentant désespérément de comprendre le pourquoi comment des peurs et des frustrations.
Un exemple : alors que je savais devoir être hospitalisée une semaine dans cette clinique, j’ai mangé en un week-end un paquet de réglisses haribo sous prétexte que j’allais en être privée à la clinique. Là où ça devient ridicule, c’est que je m’achète ce genre de choses peut-être une fois par an et le mange en plusieurs mois.
Comment pourrais-je défendre un tel comportement ? Il est celui d’une gamine qui a peur d’être privée d’une friandise. L’adulte que je suis la juge stupide, d’autant plus que je me sais sujet à de l’hypertension lorsque je mange de la réglisse. Et si pourtant j’arrive en femme raisonnable à estimer ce comportement infantile, force est de reconnaître que sur le moment : je les ai trouvées bien bonnes (aie !).
Bref, on avance, on avance, mais on n’est pas arrivé ! La gourmandise s’en mêlant, vous vous en doutez bien !
Mon grand plaisir de la journée reste incontestablement l’aquagym et Messieurs et Mesdames les sceptiques (Teddy oui oui, tu en fais partie), je ne vous permets pas de remettre en cause ma bonne foi, ma hargne, et ma TRES bonne volonté à m’essouffler vaille que vaille durant 1 heure dans une piscine à 32°.
Je pousse même le vice jusqu’à me rendre dans la salle aux engins de torture et à essayer une sorte de vélo avec fauteuil qui vous met les muscles des jambes en marmelade en cinq minutes. Le pire est que j’envisage même, éventuellement, d’en faire quelques séances d’une demi-heure les jours prochains. Si si, je vous assure, ce n’est pas de l’intox, croix de bois, croix de fer, si j'mens je vais en enfer…
La journée se continue par une conférence sur l’activité sportive et physique, puis une autre sur l’estime de soi.
Cela me coûte terriblement de le dire, et bien plus encore de le reconnaître, mais ce maudit sport auquel je ne prends qu’un plaisir infinitésimal, est bon pour moi.
En quatre jours, allié à une alimentation équilibrée, mon diabète est stabilisé. Je dors mieux. Je suis capable de m’amuser à aller chercher mes limites physiques.
Là encore, j’éprouve le besoin pour les susmentionnés sceptiques de préciser qu’à aucun moment je ne triche, je compte scrupuleusement les mouvements jusqu’à 30, 40, 50 ou 60 sans en omettre un seul, faisant preuve d’une scrupuleuse honnêteté, ne tentant à aucun moment de rendre le mouvement plus doux et évaluant avec vaillance les douleurs musculaires qui ne manquent pas d’habiter des muscles dont j’avais oublié l’existence…
Ici faire du sport alors que l’on a guère autre chose à faire de la journée, entouré de vaillants congénères tous plus sportifs les uns que les autres, est certes une obligation mais finalement aussi une sinécure…
Mon souci, et j’ai à peu près deux semaines pour y réfléchir, est de savoir comment je vais aménager ma vie en incluant ces délices musculaires à mon quotidien.
Il me faut bien admettre que quand je suis sortie d’ici, il y a trois ans, j’étais pétrie de bonnes intentions. Deux jours après ma sortie, j’étais chez décathlon pour acheter des altères et le petit élastique qu’il le fait bien.
Hélas, il me faut confesser que je ne m’en suis pas servie une seule fois.
Et quand la psy m’a demandée s’ils prenaient la poussière, je lui ai répondu que non puisque j’avais fait en sorte de les cacher de ma vue… Oops…
Donc, Vous l’aurez compris, le réaménagement de ma vie en sportive accomplie, c’est pas gagné…