Seul dans le train
De bon matin
S’en va au turbin
Triste larbin
D’une vie de sueur
Pour virer les peurs
D’un lendemain
Rongé par la faim
D’un monde qui t’oublie
Sans même un alibi
Terreur d’un trottoir
Où il fait tout noir
Ohé du matelot
Qui va sur l’eau
Homme de l’océan
Souque le vent
La savoir est infini
Les livres innombrables
La science incommensurable
Et l’homme abruti
Un bas de nylon
Foulard de mousseline
Doux printemps des sens
Anges gothiques
Au fond du cimetière
Guettent chimères
Larmes en gouttes de pluie
Douces gouttes de pluie
Pluie d’un été incertain
Incertain dans ton regard
Regard embrumé de larmes
Larmes de peine ou de joie
Joie d’une ondée fraiche
Fraiche peine qui goutte à goutte
Goutte la pluie d’un ciel en furie
Furie d’un instant larmoyant
Larmoyant mon cœur bat sans cesse
Cesse la pluie qui noie mes yeux
Yeux de gouttes de pluies envahis
Envahis de larmes d’amour
Amour qui se conjugue à toujours
A toujours larmes de pluie, douces
Juillet 2008
Océan
Chaloupe te fête
Ainsi que goélette
Cordages raidissent
Voiles se hissent
Souffle dans la toile
Qui gonfle la voile
Amorce du temps
Au seul gré du vent
A tire d’ailes
Vogue sans hèle
Aux catamarans
Offre enfin l’autan
Epouse la vague
Dessine un tag
Du marin, le sang
Pour unique garant
Prière à la mer
Supplique des mères
Epargne tourments
Abrite chalands
Du haut d’un quatre mât
Fait sonner le glas
Chant des goélands
Misaine déferlant
Arrime le cotre
Ô plus bel apôtre
Aux vieux gréements
Donne le plein-vent
Coquelicot
Onctueuse petite fleur
Toute d’un rouge déflorée
Toi, la frêle tige sans peur
Belle qui semble arborer
Sans plus de fierté adorer
Simplissime épi de blé
Nourrissante graine comblée
Qui a ton ombre se dore.
Seul le vent peut te troubler
Coquelicot, je t’honore.
Pétale de velours en fleur
Que rien ne semble torturer
Vis dans une douce torpeur.
Beau destin au cours épuré
Que nul ne sait dénaturer
Pas même la ville troublée
Vil amas, de gaz, accablé
Ne pouvant te jeter un sort
Seul le vent peut t’endiabler
De tous nos champs, tu es la fleur
Bordure de vie colorée
Toi, invincible grande sœur
Veille sur terre labourée
Les céréales augurées
De force, se voit redoublées
Les êtres peuvent s’attabler
Devant précieuse moisson d’or
Notre terre, tu as comblé
O belle parure assemblée
Bouquet qui habille les blés
Puisses-tu être métaphore
Humble authenticité ciblée
Petite lumière
J'emplis d’encre rose ma plus belle plume.
Lisse de mes doigts le plus précieux des papiers,
Offre sans retenue mes mots en vers et pieds,
Vibrantes émotions qui par vœu s’exhument.
Il va des vrais mots comme des cœurs des hommes
Il suffit que simplement on les fredonne
Pour que les âmes les lisent et les nomment
A toi sans peur, ni pleur, j’écris et les donne.
Je voudrais être ta petite phrasière,
Tu désires être ma petite lumière,
Allumant des cieux qui furent sans étoile.
Nul besoin de deux corps à jamais enlacés,
Veuve noire ne prendra pas dans sa toile
L’évident amour qui ne supporte procès.
Encore et toujours Giverny, hommage aux fleurs les plus humbles
Lettre du poète
Le poète est en pleurs
Ses mots se meurent
Le silence les porte
Sombre lettre morte
Son âme s’abime
A chercher la rime
Son cœur s’escrime
A retrouver l’estime
Sa main trace les lettres
Qui colore son mal être
Elles naissent et se dessinent
A l’encre bleu marine
Un unique lecteur
Suffit à son cœur
Les phrases prennent sens
A l’orée de ses sens
Le poète est heureux
Ses mots sont généreux
Ils exultent à toujours
Belle lettre d’Amour.
Juin 2008
Je ne peux pas dire
qui je serai demain.
Chaque jour est neuf
et chaque jour je renais. Paul Auster
Isabelle Cassou Créez votre badge