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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 20:00

 

 

 

 

 

duane bryers hilda162

 

 

 

Alors que je regardais ce matin une vidéo que j’ai posté sur ce blog, l’envie m’est venue de la partager avec vous.
Il y avait bien longtemps que je n’étais pas revenue en ce lieu, non pas parce qu’il ne me plaît plus, mais tout simplement par manque d’organisation.; puisqu’il me faut bien admettre, qu’il s’agit bien plus d’un manque d’organisation que d’un manque de temps.

En revenant sur ce blog que j’ai déserté depuis des mois, j’ai vu que le 10 ou 11 personnes venaient tous les jours le consulter.
Je remercie ces personnes de leur obstinée fidélité.

J’ai également reçu des commentaires tout à fait charmants concernant ce retour impromptu et improvisé ...

En regardant la date, je me  re-situe dans l’espace temps encline à un peu plus  de recul.
Dans quelques jours, en effet, l’accident de vie, comme il me plait de le désigner à des inconnus, celui qui a provoqué un radical changement de vie, aura 9 ans.
Le 24 octobre, je me souviens de cette date, moi qui les oublie toutes, j’ai officiellement admis et dit : «je suis dans l’incapacité de continuer à porter ma vie telle qu’elle est aujourd’hui».
Prétendre que tout cela s’est fait dans l’allégresse et la simplicité serait mentir. Quand on s’est bâti l’image d’un être fort, on finit par en être aussi persuadé que son entourage.

Je me suis sentie seule, très seule face à une grande inconnue: la dépression et son lot d’angoisses, de peurs, allant jusqu’à une mélancolie dans laquelle on pense être à jamais enfermée. Tout est noir, sombre, indélébile, figé. Plus d’issue.

Tentative de suicide (appel au secours), hospitalisation, traitement, sommeil quasi permanent, angoisses, lutte, re tentative, re appel au secours, détresse des proches.
En se mettant en danger, on croit retourner son mal être contre soi, pensant les épargner, et pourtant, après , même des années après, ils vous disent enfin la violence de que vous leur avez fait subir.
Durant de longs mois, mon refuge fut les mots, chassé les maux par les mots. Ils m’ont permis une grande lucidité intellectuelle, même si , dans les faits, je l’ai combattue ne voulant pas l’entendre, avec la farouche obstination qui est mienne et que vous percevez.

Psy, -iatres, et -ogues, quelques très proches ont eu la merveilleuse patience de me laisser gérer le rythme de mes prises de conscience. J’ai souvent parlé de parcours initiatique, de re-naissance.
Une chose me frappe, cependant, alors que je réfléchis à tout ce temps passé à reconstruire, à rebâtir autrement, à repartir d’un champ de ruines, je ne sais toujours pas gérer le temps.
Je n’ai toujours pas réussi à donner à ma vie un rythme plus lent, plus fluide, j’enquille des journées de folie, suivies de journées vides, sans jamais chercher à obtenir un quelconque équilibre.
Alors que j’affirmais, il y a neuf ans, que je ne connaissais pas l’angoisse et que , de toute façon, je n’avais pas le temps d’en avoir: pas prévue au programme et le programme, croyez moi, il était bien chargé, je me rends compte, aujourd’hui, que je garde en moi cette propension au remplissage à outrance,  dans un quotidien, pourtant, beaucoup plus exempt de contraintes.

Cependant, quand on a un jour touché du doigt cette si terrible mélancolie, on en garde un souvenir effarouché, qui devient une sorte de rempart de protection afin de ne jamais plus réunir toutes les conditions de vie qui y ménent, simple et efficace instinct de survie du dépressif qui, avec le temps, apprend à vivre avec sa maladie.
Il y a bel et bien un avant et un après, j’ai compris au fil des mois, des ans que plus jamais je ne serai celle d’avant. Une part de moi tente de s’en dédire alors que l’autre veut croire en une résurrection salvatrice.

Enfin voilà, j’avais juste envie de vous dire que globalement, je vais mieux, qu’il y a une grande fragilité latente que je ne gère pas encore toujours bien, mais j’apprends, petit à petit, sans pression, sans coup de pied au cul (ceux là, je les refuse, estimant qu’après tout, il est de mon privilège de malade de m’en préserver, (nan mais dites donc koi !)).
Je gère mes hauts et mes bas, pas nécessairement avec une grande sagesse mais cependant avec de plus en plus de prudence  et essayant de m’éviter le plus possible ces mises en danger que je me suis si longtemps infligées me pensant porteuse d’une forme de toute puissance, non pas sur les autres, je vous rassure, quoique ..., mais en tous cas sur moi même.

Et aujourd’hui, alors que je fais un inventaire un peu fouillis de ces 9 années, je ne remercierai jamais assez certains d’entre vous qui ont su lire au delà des mots et qui ont trouvé ceux justes qui sont à jamais gravés dans mon coeur ...

Merci à vous , il y a tant de beauté dans la simplicité d’une amitié qui prend vie ...

 

gaie

 

j'ai aimé écrire, à nouveau ....

 

 

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commentaires

V
Sincère félicitation pour votre blog, c'est un réel plaisir que de le parcourir. Surtout continuez ainsi. Je vous remercie pour ce magnifique partage.
Répondre
-
<br /> dur dur ce que je lis....ne vais rajouter mot....<br />
Répondre
B
<br /> Chère Isabelle,<br /> <br /> <br /> Je reprends contact après une rude bataille menée contrele cancer. Je me suis crue plus forte que tout le monde et un jour mon cancérologue m'a arrêtée en me disant vous avez courru toute<br /> votre vie, pour les autres, aujourd'hui il est temps de vivre pour vous... Et oui cela ne fut pas simple de reprendre le fil de soi... et comme toi je n'arrivais pas à gérer le temps. Mais je<br /> crois que l'on oublie trop souvent que la vie c'est ici et maintenant et que nous devons prendre soin de nous pour pouvoir donner le meilleur de nous aux autres. Alors je te souhaite de retrouver<br /> le chemin de ta légende personnelle et que rien désormais ne t'écarte de celle que tu es... et moi je te le dis tu es une belle personne.<br /> <br /> <br /> Amicalement à toi Bab's<br />
Répondre
É
<br /> Bonjour Isabelle. Je passe de temps en temps en espérant que tu aies recommencé à publier car tu écris très bien. Tu as du talent, aussi bien pour écrire que pour la photo, et je ne connais pas<br /> tous les autres. Crois en toi et prends bien soin de toi. Bisous<br />
Répondre
I
<br /> <br /> merci à toi Brigitte, c'est très gentil, je suis peu présente sur la toile car j'ai des activités plus prenantes dans le monde réel , mais je ne vous oublie pas, tous, amis de la toile depuis<br /> quelques années ... bisous<br /> <br /> <br /> <br />
-
<br /> petit bonsoir en passant<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
I
<br /> <br /> oh qu'il est mimi c'ptit chat !<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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