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20 janvier 2007 6 20 /01 /janvier /2007 00:14

 J’ai bien trop longtemps vécu en ayant des objectifs qui n’étaient pas nécessairement les miens mais plutôt ceux que les autres avaient pour  moi. Il n’est pas pour autant question de sacrifice, j’ai fait des choix. Je crois pouvoir affirmer maintenant qu’ils étaient des choix par défaut. Ils étaient ceux que mes proches, la société, l’économie, mes ambitions carriéristes en tant que femme m’ont fait croire comme étant les bons. J'ai longtemps sincèrement cru me réaliser au travers de ces choix et sans doute l'ai je fait en partie. Et pourtant  terrible miroir aux alouettes, ce qui m’était précieux, mes véritables ambitions personnelles, je les ai fait taire juste pour être conforme aux aspirations de l’autre : pour qu’une mère soit fière de sa fille, pour que ma famille me reconnaisse un statut, pour que la société m’étiquette et me range dans un des beaux tiroirs où chacun à sa place.

Il est cependant  une chose qui est restée récurrente et que je n’ai jamais mise de côté, c’est le souci de l’autre, savoir l’entendre voire l’écouter. On m’a souvent reproché malgré un caractère trempé d’avoir un peu trop le cœur sous la main, de me laisser aller à la compassion pour tout être que je croise ou même à une générosité qui apparaît à certains bien trop grande.

Je suis ainsi faite, chaque homme est pour moi un être respectable, s’il souffre et s’il est dans mes possibilités de pouvoir l’aider, il est de mon devoir de le faire.

Je l’ai fait aussi souvent que je l’ai pu, avec mes moyens, sans me poser de questions, juste parce que c’est une attitude normale, adulte, censée.

Un jour, j’ai eu très mal moi aussi, ce jour là, j’ai crié ma souffrance espérant qu’elle soit entendue, elle ne le fut pas, en tout cas pas par ceux que je croyais être les plus aptes à l’entendre.

Tout cela a presque trois ans, et beaucoup autour de moi ont jugé que la seule réponse qu’ils avaient à m’offrir était le silence. J’ai essayé à quelques reprises par des tentatives plus ou moins adroites de reprendre contact, mais elles furent infructueuses.

Sans doute  suis-je trop sensible, mais ce silence est pour moi le pire des sentiments qui peut être offert : l’indifférence.

Il est si facile de fermer les yeux, de mettre de coté ce qui gène, ce que l’on ne comprend pas. Courage, fuyons ! C’est presque un credo à notre époque.

J’apprends chaque jour à ne plus vivre en fonction de ce que les autres veulent de moi mais pour moi, comme moi  je l’entends, mais je mentirai en prétendant que quelques mains tendues, quelques oreilles compatissantes ne sont pas mes biens les plus rares. Et je souffre que certains se confinent dans un silence éloquent. Je souffre de ne plus exister à leurs yeux, je souffre que cette souffrance ait fait de moi un paria que l’on évite soigneusement.

Peut être est ce moi qui ne sait pas tourner les pages ? 

Je suis de celles qui parfois tournent  les pages à l’envers pour mieux les comprendre, je suis de celles qui n’encensent  pas le passé mais qui l’intègre comme partie prenante de ma vie.

Alors, oui, je l’avoue, si j’ai pu oublier des faits, des dates, je n’oublierai jamais les personnes que j’ai croisées.

Je suis de celles qui répondent  aux lettres, aux mails, aux sms juste parce que je ne sais pas faire autrement, ce que j’aimerai recevoir, je le dois aux autres. C’est dans l’ordre des choses.

Il est des vides qui sont difficiles à combler. Mais, il faut l’accepter, quel autre choix ?

Puis je ne jamais faire subir à l’autre cette affreuse indifférence .

Le silence n’est pas toujours d’or, c’est une idée fausse !  Croyez moi .

 

 

 

 

 

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  • : une dépressive redécouvrant le monde semaine après semaine ...Une humaniste qui revit. écrire pour vivre, vivre pour écrire .
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  • isabelle Cassou
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir
  • une depressive idéaliste qui veut croire en l'humain, qui n'acceptera jamais la communication à travers la violence, la guerre. j'ai la chance de vivre dans un pays où je suis libre de dire , d'écrire, le faire est un droit mais surtout un devoir

 

 

 

 

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