Au plaisir des mots .
C’aurait pu être le nom de ce blog. Oh je vous rassure, loin de moi la pensée d’affirmer que vous puissiez prendre plaisir à les lire, mais j’éprouve par contre un indicible plaisir à les agencer, à vous les offrir, à vous les livrer.
Un matin d’octobre 2004, je me suis éveillée et ils étaient là, présents, étonnants, parfois encombrants, souvent bouillonnants. Moi qui ne les utilisais plus qu’à des fins pratiques, moi qui avais depuis bien longtemps oublié de les écrire, je me trouvais inondée de leur faconde, impressionnée par leur audace, débordée par leur pugnacité. Que diable sont venus faire tous ces mots ?
Pourquoi vinrent ils du jour au lendemain me signifier leur importance ?
Il semblerait qu’ils aient été enfouis bien loin et que la déprime, le chute des certitudes, du masque, des valeurs inculquées voire imposées les aient faits renaître. Depuis, ils m’habitent sans cesse, ils composent une mélodie plus au moins écrite dont le rythme et l’intensité varient pour mille raisons à la vitesse de la pensée.
Et, là, ce soir, derrière l’écran et le clavier qui leur donnent forme, j’ai plaisir à savoir qu’ils vont vous parvenir, qu’ils vont habiller vos yeux le temps qu’il vous faut pour les lire, qu’ils vont bercer votre oreille intérieure comme le ferait une petite mélodie sans prétention. Je vous les livre naissants, tout chaud, à peine sortis du cocon intimiste de mon cerveau.
Leur humeur est volage, mon cœur en est responsable, mon cerveau s’amuse, ma raison, elle, s’envole au firmament.
Ils dépassent ma pensée parfois, je m’en excuse.
Dois je continuer pour autant à les laisser vivre par eux même, dans la plus grande spontanéité ? Ou dois je au contraire les policer ? Les rendre conformes, conformistes ?
Je n’ai pas de goût pour la censure, je les crois assez intelligibles pour être lus et mes pensées n’ont rien à cacher ou bien peu.
Dans ce monde multi médiatisé, où les mots se veulent utiles, brefs et concis, où il est de bon aloi de les choisir avec parcimonie, je joue les atypiques et me délecte à me vautrer dans tous mes mots dans la plus grande impudeur, sans réserve, ni retenue. Je m’y baigne nue et confesse adorer leurs caresses.
La nuit s’est installée et si le ciel en ait dépourvu, dans mon âme brillent des milliers d’étoiles que les mots ont allumées.
Une mention spéciale pour Dora, bienvenue, vous êtes la première lectrice anonyme qui se dévoile , je vous envoie donc ce petit salut ...